
En France, afin d’éviter tout risque sanitaire, la réglementation impose que l’eau qui arrive au robinet de la cuisine soit la même que celle qui remplit le réservoir de la chasse d’eau des toilettes. Une utilisation qui peut être limitée grâce à de nouvelles pratiques et des WC innovants et économes en ressources.
Pourquoi y a-t-il toujours de l’eau au fond de la cuvette ?
« Tirer la chasse d’eau » est devenu un geste si banal que nous n’y prêtons même plus attention. Pourtant, cette invention a révolutionné l’hygiène et le confort dans nos toilettes. Le système de chasse d’eau, conçu pour limiter le risque de propagation de maladies, est doté d’un ingénieux mécanisme, qui, sur simple pression d’un bouton (ou actionnement d’une tirette), déverse l’eau du réservoir dans la cuvette pour la rincer et entraîner les matières dans le système d’évacuation. Une fois l’eau évacuée, le réservoir se remplit de nouveau pour une prochaine utilisation. Cependant, entre deux actionnements du système de la chasse d’eau, on remarque qu’une petite quantité d’eau reste toujours au fond de la cuvette. Il s’agit de la garde d’eau, un bouchon hydraulique qui reste dans le siphon une fois l’eau écoulée afin d’empêcher la diffusion des mauvaises odeurs venues des canalisations ou des égouts.
Pourquoi l’eau des toilettes est-elle potable ?
En France, à part quelques rares exceptions, tous les logements sont raccordés à l’eau potable, qui sert à la fois pour la cuisine, la salle de bains, les toilettes, le jardin… Si l’eau qui sert autant à faire cuire les pâtes qu’à remplir le réservoir de la chasse d’eau est potable, c’est pour des raisons de sécurité sanitaire. En effet, ajouter dans un bâtiment un second réseau pour récupérer les eaux grises ou les eaux de pluie augmenterait les risques de contamination du réseau dédié à l’eau potable, avec comme grave conséquence une contamination de la population.
Un gaspillage écologique et économique ?
Alors que l’eau apparaît comme une ressource précieuse qu’il faut préserver, il peut sembler paradoxal d’utiliser de l’eau potable pour nos toilettes. En France, nous consommons effectivement en moyenne 148 litres d’eau potable par jour, dont 20 % sont utilisés pour le fonctionnement des WC1. Une consommation loin d’être anodine qu’il est pourtant possible de réduire afin d’adopter une consommation plus économe dans le but limiter l’impact écologique et économique.
Quelles alternatives à l’eau potable pour nos toilettes ?
Si la coexistence de “doubles réseaux” d’eau non potable et potable à l’intérieur de nos habitats comporte des risques sanitaires, les expérimentations et les initiatives se multiplient aujourd’hui pour concevoir des foyers moins gourmands en eau. Il est par exemple possible, dans une maison individuelle, de récupérer l’eau de pluie pour les WC. Après une déclaration en mairie, vous pouvez installer une cuve extérieure que vous raccorderez à vos WC. À la campagne, les toilettes sèches font progressivement leur entrée dans les foyers pour économiser l’eau. Les toilettes, toujours plus modernes, ne cessent d’innover pour tendre vers nos objectifs de durabilité. Par exemple les réservoirs de WC dotés de commandes à double touche proposent deux volumes de chasse, de 3 ou 6 litres, pour adapter les quantités d’eau nécessaires à chaque utilisation, tandis que la démocratisation des WC lavants permet de réduire notre consommation de papier toilette et donc d’eau et d’énergie.