
Trouble anxieux, souvent passé sous silence, la parcoprésie est une phobie des toilettes publiques qui touche bien plus de personnes qu’on ne l’imagine. Une angoisse encore taboue qui a pourtant des conséquences bien réelles sur la qualité de vie et la santé. Comment se manifeste-t-elle et quelles solutions mettre en place pour l’apprivoiser ?
Quels sont les signes de la parcoprésie ?
Timidité intestinale, constipation situationnelle, poop shaming… la parcoprésie est un trouble d’anxiété sociale aux nombreux noms. Elle se traduit par la peur d’aller à la selle dans des toilettes publiques, hors de son domicile, ou chez soi, en présence d’autres personnes. Ainsi, les personnes atteintes de cette pathologie éprouvent une telle peur du regard de l’autre et ressentent tant de pressions sociales et culturelles que l’idée même d’aller aux toilettes dans un lieu public devient une réelle source d’angoisse. Méconnue, cette hantise d’utiliser des toilettes autres que les siennes touche pourtant de nombreuses personnes.
En France, selon une enquête Ifop réalisée pour Diogène France, 62 % des hommes et 76 % des femmes auraient déjà ressenti de la gêne à l’idée d’utiliser des toilettes dans des situations de non-intimité. L’enquête révèle par ailleurs que la parcoprésie touche bien plus les femmes qui sont par exemple deux fois plus nombreuses que les hommes à se dire gênées à l’idée d’aller aux toilettes sur leur lieu de travail (42 % contre 26 % des hommes) ou chez des amis (39 % contre 25 % des hommes).
Comment la parcoprésie impacte-t-elle notre vie ?
La parcoprésie peut se révéler particulièrement handicapante pour les personnes qui en souffrent. Au quotidien, la peur de fréquenter les toilettes publiques peut en effet avoir des répercussions sérieuses sur la vie sociale et la santé. Les personnes concernées élaborent de nombreux stratagèmes pour éviter d’utiliser les toilettes sur leur lieu de travail, au restaurant, ou dans les lieux publics.
Reconnue comme un sous-type du trouble d’anxiété sociale, la parcoprésie peut pousser certains à préférer rester à la maison plutôt que de sortir ou de voyager, avec le risque de se couper peu à peu du monde extérieur et des interactions sociales. Dans le cadre professionnel, cette situation nuit également à la productivité et altère la qualité de vie au quotidien. Par ailleurs, cet évitement des toilettes peut, à terme, avoir aussi de graves conséquences physiques et psychologiques. Le fait de se retenir trop souvent peut provoquer des douleurs abdominales et impacter le transit intestinal avec à la clé, constipation chronique, irritation du colon, maladies inflammatoires de l’intestin… et autres complications.
Comment surmonter la parcoprésie ?
La parcoprésie n’est heureusement pas une fatalité ! Il existe de nombreuses solutions pour vaincre ses angoisses. On peut notamment utiliser des techniques de relaxation, envisager un suivi psychologique pour des troubles plus sévères ou encore recourir à une thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Particulièrement adaptée aux troubles anxieux, la TCC est une thérapie brève qui aide les patients à identifier et à modifier les schémas de pensée négatifs liés à la phobie à l’aide d’exercices d’exposition graduelle aux situations stressantes, de relaxation, de méditation de pleine conscience ou encore la restructuration cognitive. Dans le cas de la parcoprésie, il s’agira par exemple d’utiliser des toilettes dans des environnements de plus en plus publics pour se désensibiliser progressivement et enfin retrouver une vie normale.